“Bien-être et qualité de vie” forment le binôme indispensable pour “être bien”, “être soi”, s’épanouir et se réaliser dans un monde qui, plus que jamais, broie les individualités, malmène le principe d’humanité, piétine les droits fondamentaux de la personne, provoque de la souffrance.
Dans ses principes fondateurs, l’Association Santé Charonne (ASC) considère que "santé et maladie sont toujours pensées en corrélation avec un autre couple de notions : individu et société… Les questions de santé sont donc des questions collectives qui demandent des réponses collectives qui ne se limitent pas aux soins."
En collaboration avec les médecins du centre de santé, aux avant-postes du dépistage, l’ASC a mis en place des ateliers destinés aux personnes en difficulté sociale, professionnelle ou de santé, propre à altérer leur relation à l’autre et au monde qui les entoure. Relaxation psychocorporelle, groupe de parole "souffrance au travail", atelier cuisine, Echang’livre, groupe d’accompagnement, autant de points relais et d’appuis pour trouver ou retrouver un "mieux être" qui apaise et (re)construit.
Bien manger, bouger, lâcher prise, abolir les tensions, analyser, relativiser et dépasser un moment de vie délicat, trouver des solutions pour les personnes isolées ou vulnérables, retrouver l’envie d’agir et la confiance en soi, tels sont les objectifs partagés des ateliers de l’ASC.
Créés et/ou soutenus par l’équipe médicale, les activités et services proposés sont en cohérence avec la prise en charge de l’usager pour lequel l’orientation et le conseil font partie intégrante du soin.
Bien-être perçu, qualité de vie ressentie
A l’article 25 de la Déclaration universelle des droits de l’Hommede 1948, le bien-être est, comme la santé, un droit fondamental. L’un ne va pas sans l’autre.
Article 25: Déclaration universelle des droits de l’Homme (ONU, 1948)
1. Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l'alimentation, l'habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires; elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d'invalidité, de veuvage, de vieillesse ou dans les autres cas de perte de ses moyens de subsistance par suite de circonstances indépendantes de sa volonté.
2. La maternité et l'enfance ont droit à une aide et à une assistance spéciales. Tous les enfants, qu'ils soient nés dans le mariage ou hors mariage, jouissent de la même protection sociale.
Depuis 1948, l’habillement, l’alimentation, le logement, les soins médicaux, sont des déterminants largement explorés et exploités pour mesurer le niveau de vie d’une population. Ces "denrées de base" doivent être suffisantes pour prétendre à un équilibre physique autant que psychique. Avoir la forme et la santé ! Pour vivre mieux et agir mieux dans et sur son environnement !
Les pauses "santé - confort" sont une mode, une injonction, une pression sociétale, un "art de vivre". Des cures thermales conventionnées aux séjours en thalassothérapie, des petits poissons qui nettoient vos pieds pendant que la manucure s’occupe de vos ongles à la multitude des pratiques corporelles, il y en a pour tous les goûts, tous les âges, tous les prix. Pour nos sociétés consuméristes à l’extrême, l’offre du "Graal" est éclectique, pléthorique, on y trouve le pire comme le meilleur.
Indispensables ou superflus, ces petits moments de détente et de retour sur soi, ne sont pas à négliger, loin s’en faut. Prendre du plaisir, se faire plaisir et faire plaisir, est une "base attitude", un égoïsme légitime qu’il est naturel de revendiquer !... "Hâte toi de bien vivre et songe que chaque jour, à lui seul, est une vie", écrivait déjà Sénèque dans une lettre à Lucilius vers 64 av. J.-C. Victime de la ciguë, Socrate ne l’aurait pas démenti !
…La quête du bien-être et de la qualité de vie dans son corps et par son corps devient universelle, car elle apparaît indispensable au soi et à l’unité psychosomatique. (…) Le bien-être est synonyme d’harmonie, de joie de vivre, de bonne santé physique et mentale, de tout ce qui fait que la vie mérite d’être vécue.
Et si le développement de saines habitudes ne doit pas tourner à l’obsession, prendre soin de soi est un vecteur d’autonomie, d’acceptation et d’adaptation au monde, pour qui cherche à le comprendre.
Où mettre le curseur ? L’équilibre est individuel, personnel, subjectif. "S’occuper de soi", quelle que soit l’astuce, est essentiel pour tendre à des conditions économiques et sociales propres à un "bien-être perçu". Continuellement remis en question, c’est un rapport de soi à soi, tout en miroir. Le physiologique, le biologique, le mental et le social sont des éléments de vie à maintenir stables pour parer aux coups des petits vents mauvais de l’existence. Dans la tête et dans les jambes, "être-bien" est une quête qui, tout au long de la vie, taraude chaque individu. Comment équilibrer les contraires ?
La qualité de vie est aujourd’hui un enjeu majeur en sciences économiques et en sciences politiques.
Notion à géométrie variable, elle se mesure à l’aune des politiques économiques locales, nationales, mondiales. Conditions socio économiques, culturelles et environnementales, tout est désormais passé à la moulinette. Les organisations internationales (ONU, OMS, OCDE, UNESCO,…) et les enquêtes d’organisations non gouvernementales (ONG) ont toutes intégré la notion de bien-être avec un seul et même objectif : "développer des politiques meilleures pour une vie meilleure".
En 2015, l’OCDE a publié sa troisième étude, réalisée auprès de 34 pays membres de l’organisation dont la France, sur le thème "Comment va la vie en 2015 : mesurer le bien-être". Emploi, logement, santé, loisirs, travail, environnent, qualité de vie, engagement civique, relations sociales, etc. Onze dimensions du bien-être sont prises en compte.
Le bien-être de tous devient la finalité du développement, le mécanisme de l’épanouissement humain individuel et collectif. Le "degré de satisfaction" ou "qualité de vie ressentie" est donc quantifiable, en courbe, en plein, et en délié !... Il devient outil de mesure en cohésion sociale pour construire "des vies meilleures". Prospectives et perspectives ! Quelle politique de partage des ressources de la planète pour les 7,3 milliards d’individus que nous sommes. Et pour les 8,5 milliards que nous serons en 2030 ! Demain donc.
Et si un bien être, bien ordonné, commence par le sien, la préoccupation de l’autre et des générations futures est une responsabilité éminemment collective et brûlante d’actualité. La très médiatisée COP 21, portée par un puissant tissu associatif, est un bon exemple d’une prise de conscience forte et globale de survie pour l’ensemble des nations. La terre est le bien commun de tous.
Le bénévolat : Pilier du développement et source de bien être.
Dans son étude de 2015, l’OCDE consacre pour la première fois un chapitre aux bienfaits du bénévolat ! (Sous le titre : "Le bénévolat, source cachée de bien-être actuel et futur").
Le bénévolat est "un cercle vertueux, (…) une contribution cachée au bien-être (…) qui contribue directement, à travers un renforcement de la coopération et de la confiance, à un accroissement du capital social".
Les bénévoles interrogés déclarent, par leur engagement citoyen, être plus satisfaits de leur existence. Ils décrivent un sentiment de "chaud au cœur", en œuvrant pour autrui et contribuant ainsi à la sauvegarde du bien social. La plupart des associations génèrent et produisent aussi du bien public avec les seules actions bénévoles. Il n’y a pas que l’économie qui compte.
On ne parle plus en termes de PIB mais de "BNB, Bonheur National Brut", outil complémentaire pour concevoir les politiques sociales de demain. "C'est en redonnant sens aux échanges non économiques et à ce qui compte le plus pour nous que nous serons en capacité de redéfinir la notion de richesse, (…) que nous serons en mesure de redonner sa juste place - et non pas toute la place - à l'économie."
Le bénévolat a une dimension universelle et présente dans toutes les cultures. Agir avec une logique de sens est un rouage déterminant du bien vivre ensemble dans toute organisation, toute société. C’est écrit partout ! Le lien social est au cœur de notre existence ! Une alternative vivifiante qui produit du lien pour qui s’engage.
Le dynamisme du tissu associatif en France produit donc une part non négligeable de biens et services. Avec 85 milliards d’euros de budgets cumulés, les associations, tous domaines confondus, pèsent pour 3,2% dans le PIB du pays. On compte en France 1,3 million d’associations actives, 16 millions de bénévoles et 1,8 million de salariés. Selon la Mairie de Paris, 500 000 à 600 000 personnes s’engagent ou se réengagent comme bénévoles chaque année.
Il s'agit désormais d'accorder une attention particulière à la contribution du volontariat à des "sociétés saines" dans lesquelles il fait bon vivre. (…) Une société saine est une société qui accorde de l'importance aux rapports formels et informels. Une société qui, en facilitant l'interaction et l'engagement, engendre un sentiment d'appartenance (...) [et qui est] caractérisée par une participation générale de toutes les sections de la population. »
Bénévolat : du latin benevolus, "bienveillant", bene "bien" et volo "je veux".
L’une des plus grandes ressources mondiales non cotée en bourse. Les actions ne sont pas à vendre, juste à prendre. C’est une nécessité autant qu’une urgence.
M. Barbin le Bourhis
Autres sources à consulter en ligne :
papidoc.chic-cm.fr/573BesoinAspirDesir.pdf
Besoins, désirs, aspiration, pulsion, apprentissage et imaginaire.
[Une chronique sur les besoins fondamentaux de l’Homme (1997), par le Dr Lucien Mias, gérontologue et maître-toile du site Papidoc consacré aux personnes âgées et à la gérontologie.]
www.coe.int/t/dg3/socialpolicies/socialcohesiondev/source/Trends/Trends-20_fr.pdf
Le bien-être pour tous, concepts et outils de la cohésion sociale.
hal.archives-ouvertes.fr/hal-00584414/document
La promotion du bien-être et la prévention des risques au sein de la sphère professionnelle : des opinions divergentes aux enjeux préventifs.
6 grilles de lecture des concepts de bien-être et de risques psychosociaux.
[Biologie, épidémiologie, psycho-dynamique, psychologie, psychologie clinicienne, sciences cognitives et sociologie]
hal.archives-ouvertes.fr/hal-00373339/document
Bien-être, Caroline Guibert Lafay, Dictionnaire du corps, Paris, PUF, coll. Quadrige, 2007, p 127-131
www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/Rapport_Bien-etre_et_sante_mentale_des_atouts_indispensables_pour_bien_vieillir.pdf
Bien-être et santé mentale, des atouts pour bien vieillir
www.academia.edu/1411173/Le_bien-%C3%AAtre_notion_scientifique_ou_principe_%C3%A9thique
Le bien-être : notion scientifique ou problème éthique, Klein Alexandre, in : Bien-être ou être bien, Grison B. 2012, Paris, L’Harmattan, p.11-44
www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1428
Enquête sur « bien-être et qualité de vie », Insee Première, n° 1428, janvier 2013.
www.cnrs.fr/inshs/recherche/docs-vie-labos/interet-etre-benevole.pdf
Rapport de recherche : Intérêts d’être bénévoles. Université Paris Descartes, 2011.
www.francebenevolat.org/uploads/documents/fb102a7ec32fc569465ed0066a1c802a5e0bdb54.pdf
L’engagement bénévole associatif en perspective ? Publication dans le cadre de la grande cause nationale 2014 et de la journée du bénévolat du 5 décembre 2015. Travail collectif des associations adhérentes à France Bénévolat, sous la direction de Dominique Thierry.